Michel Deslandes

Michel Deslandes juste pour rire...

Nom :
Lieu : Saint jean d'Angély, Charente Maritime, France

vendredi, février 17, 2006

Le gnome de rivière

Le gnome de rivière

Bien sur, vous allez me dire que voir un gnome de rivière un dimanche matin lendemain de fête n’est pas un exploit.
Certes, mais moi j’ai la preuve qu’il était bien la ce matin de mai mon gnome de rivière Et quand je parle de preuve, je ne m’appuie pas sur le témoignage de mon camarade de pêche qui lui est un vrai menteur.
Comme vous ne le savait certainement pas , la rencontre d’un humain avec un gnome de rivière n’est jamais vraiment le fruit du hasard. C’est pourquoi je dois tout d’abord vous resituer les faits.
Il devait être aux environs de 6h du matin quand nous sommes arrivés . Je ne peux pas pour des raisons de tranquillité à venir vous donner l’endroit exact où la scène s’est déroulée. Je peux simplement vous dire que c’était du coté de courte jambe, vers le pas du pré .A cette endroit , la boutonne fait un virage lent et profond. Une fosse idéale pour la pêche du gardon de fond.
Tout comme nous , le soleil n’avait qu’un œil d’ouvert et la clarté dans laquelle nous baignions avait quelque chose de magique.
Je sais, après coup il est toujours facile de parler de clarté magique, de sentiment de présence invisible,
Toujours est-il que le bord de Boutonne un matin de mai est quelque chose qui ne s ‘explique pas.
A la pêche, les choses sont réglées depuis des années, descendre les cannes, monter les lignes, déplier l’épuisette (ça porte malheur mais on ne sais jamais), placer les paniers sièges à l’endroit le plus propice, s’asseoir , se relever pour mesurer la profondeur de l’eau et dire le premier d’un ton suffisamment autoritaire: C’est à toi de préparer l’amorce ce matin.

Préparer l’amorce, pour ceux qui ne le savent pas, consiste de bon matin à mélanger dans un seau, des farines avec de l’eau glacée jusqu’à obtenir une pâte particulièrement odorante qui est censée attirer les poisons. Faire des boules de grosseurs équivalentes et les lancer à l’endroit où le pêcheur veut attirer le poissons. Cette opération fort délicate nécessite concentration et précision chose rare de bon matin. Il s’ensuit en général une bref altercation verbale entre le lanceur et son compagnon de pêche, les boules ayant la fâcheuse tendance à retomber la ou les lignes ne pourront jamais aller ( dans les herbes, trop loin , voire sur la berge opposée). Je vais jeter un voile pudique sur cette aspect de vie de pêcheur assez peut en harmonie avec le calme qui l’environne.

Donc , après une demi heure de bouderie consécutive à son lancé de boules particulièrement navrant mon camarade se décide enfin à m’adresser la parole en ces termes : « L’endroit est joli »
C’est vrai que mon compagnon de pêche est un peu poète et peut faire montre d’un sens aigu de la description. Effectivement une fine brume se levait de l’eau et baignait les pieds des roseaux, donnant la sensation qu’ils flottaient sur un léger nuage.
Il n’y avait pas de vent et nos bouchons restaient piqués droits dans le courant imperceptible.
C’est certainement cette non activité de nos bouchons qui traduisait une non présence de poissons à cette endroit merveilleux qui le conduisit à renchérir :
« Bel endroit …. Dommage que les poissons ne soient pas réveillés »…
PUIS : « Moi aussi je connais une rivière déserte où j’emmène les copains quand je veux les dégoûter de la pêche »

Je sais par expérience que quand ce type de remarques commence à fuser, il vaut mieux se taire pour ne pas participer à la mise à mort d’une matinée de pêche.

Et c’est à ce moment la qu’une voix qui n’était pas la mienne répondit : « Et si… y’en a du poisson ici… faut-il encore savoir pécher. »

C’était parti : la haine ordinaire du pêcheur bredouille allait pouvoir s’exprimer dans toute sa dimension. Je n’y étais pour rien, je décidai donc de me retourner pour voir qui se permettait de mettre le feu aux poudres de si bon matin. Bien entendu, c’est à ce moment précis en vertu de certaines lois connues de tous que mon bouchon s’enfonça dans l’eau verte déclenchant un reflex qui n’a d’égal que celui du tigre bondissant sur sa proie (si je ne me le dis pas , jamais personne n’osera cette comparaison) et je me retrouve aux prises pendant plusieurs minutes avec un magnifique gardon de fond.

Et derrière moi la conversation continuait… mon camarade caché derrière les roseaux, persuadé qu’il était en train de vider son sac de haine avec moi,et, un troisième personnage que je n’avais pas pu voir encore et qui manifestement taquin, jetais goutte à goutte de l’huile sur le feu de la conversation. On reconnaît bien la le caractère facétieux du gnome ,qui en général , aime bien alimenter les situations de discorde.

Je mettais donc un magnifique gardon aux nageoires rouge à l’épuisette quand la voix dit : « Heureusement qu’y en a au moins un qui sait ce que pêcher veut dire… ». A ces mots, comme un seul homme , mon camarade de pêche et moi même nous retournâmes.
Il était la, piqué devant nous et nous regardait avec un sourire au coin des lèvres. Pour qui n’a jamais vu de sa vie un gnome de sachez que si vous en rencontrez un , vous le reconnaîtrez immédiatement. Petite taille, casquette à carreaux, cheveux courts, rasage approximatif , vêtu d’une espèce de combinaison verte qui se referme à l’aide d’une énorme fermeture éclaire blanche, les deux pieds dans des bottes marrons. Une espèce de bout de bout de papier jaune roulé et mouillé lui pendait au coin des lèvres montait et descendait au rythme de ses phrases. Une manière de parler si particulière que l’on doit tendre l’oreille pour être bien sur que tous les sons qui sortent de sa bouche son bien des mots.
Vous reconnaîtrez aisément que mis bout à bout tous ces éléments à eux seuls prouvent de manière irréfutable que l’être qui se trouvait devant nous appartenait à une autre espèce ,différente de celle des hommes. Et pour finir de vous convaincre , dernière particularité, il parlait à chacun d’entre nous à la troisième personne, développant ainsi chez son interlocuteur le sentiment si particulier de ne pas savoir qui s’adresse à qui.
A partir de cet instant, la discussion devint surréaliste.
_Est-y content d’avoir pris ce beau gardon ? …Et lui… il va essayer d’en prendre un plus gros, peut-être ?
Tout ce complique alors, quand l’interlocuteur qui se croit concerné, , iloi à son tour la personne à qui il parle et qu’il emploi la troisième personne pour parler de lui même
_Il a pas pris de poissons, peut-être parce qu’il fait trop de bazar ce matin sur ce bord de boutonne.
Puis silence et silence…comme après la corrida.
Chacun, l’air pas concerné reprend en silence la surveillance de son bouchon.

Ce n’est qu’après plusieurs minutes que j’ose un : « Alors ça donne toi ? »
Et ne recevant de réponse de personne, je me retourne et constate que de la même façon qu’il était apparu, le gnome de rivière avez disparu.
En interrogeant mon camarade je m’aperçu que je n’avez eu aucune hallucination. Il avez bien vu la même chose que moi : un petit être étrange bavard et taquin à souhait qui nous avez choisi ce jour la pour échanger quelques mots.
-« Oui , mais moi, je l’ai pris en photo » Me dit-il sourire aux coin des lèvres. Sans cette photo, personne ne croira jamais qu’on a rencontré un gnome de rivière. C’est cette photo que je vais vous montrer pour que le monde entier sache enfin que dans les environs de St Jean d’Angély, il reste une population de gnomes de rivière.
Bien sur les écossais ont leur Nessie. Chacun possède son monstre encore plus terrible que celui du voisin, pour attirer le touriste.
Nous à st Jean , Nous avons des gnomes de rivière et je vous en apporte la preuve.

Regarder bien cette photo, que voyez-vous ?








Ah ! vous ne voyez pas la photo ? Normale , je ne l’ai pas encore mise, mais si vous me demandez gentiment , je la mettrai.
Et préparez vos stands souvenirs, baraques à frites et autres promenades à poneys car dés que le monde va savoir, la planète entière va affluer à St Jean d’Angély (Charente maritime, France, Europe) dans l’espoir de vivre ce que j’ai eu la chance de vivre : « LA RENCONTRE AVEC UN GNOME DE RIVIERE »
Peuple de St Jean : « Profiter des derniers instants de calme de notre cité, le monde va nous rendre visite » .
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